Le comité de direction de la Compagnie des Phosphates de Gafsa vient d’annoncer le recrutement de 1700 agents pour le site de Gafsa cette année. C’est une grave erreur qui va certainement précipiter le GCT vers de très graves difficultés financières alors qu’il l’est déjà. Pour la direction c’est une décision pour calmer la colère sociale dans le bassin minier. Il y a 2 ans nous avons mis en lumière le manque de stratégie industriel du groupe, qui est un pilier important de l’industrie tunisienne avec une production de 8 millions de tonnes en constante chute. Le site fonctionne à la moitié de sa capacité, et affiche une perte de 30 millions de dinars en 2015. La production journalière est tombée de 5.1 à 2.9 millions de tonnes journalière. Une partie des pertes est à imputé aux grèves, mais l’autre est dû à l’absence de visibilité et de stratégie industrielle à long terme. Le secteur minier mondial depuis 2 ans est en recul, en récession, de l’Australie, au Pérou, du Maroc à la Nouvelle Calédonie, et les grands acteurs mondiaux se sont tous restructurés, ce que n’a pas fait le Groupe Chimique Tunisien. De 8 e mondial il est passé à la 17 e place avec un chiffre d’affaires estimé à 638,408 millions de DT. Le groupe doit être restructuré avec la modernisation de ses structures, du management, et surtout la réduction des emplois sur le site (cela fait très mal mais le seul moyen de sauver le groupe sous perfusion de l’Etat, lui-même endetté, vivant de prêt étrangers). Le Maroc il y a 2 ans l’as fait, a massivement licencié et maintenant renoue avec les bénéfices. L’Office Chérifien des Phosphate est devenue aujourd’hui le n°1 mondial du secteur avec 12 millions de tonnes de production, le groupe embauche à nouveau et s’est diversifié avec une cartographie des sols, pour du zinc, du soufre, ainsi que des partenariats avec d’autres producteurs mondiaux comme le Gabon, l’Ethiopie. Gafsa, le GCT n’ont jamais fait leur révolution industrielle et adapter sa production d’acide sulfurique, acide phosphorique, et d’engrais. A long terme c’est vers la catastrophe industriel que ce dirige ce groupe historique, qui a un potentiel de développement. Comme nous l’avions présenté une nouvelle industrie verte peut et doit être créé dans le bassin minier de Gafsa, créateur d’emplois, de nouveaux métiers, et la pérennisation du site. La direction ne sait pas diriger, et encore moins l’Etat tunisien un groupe industriel.
Catégorie INVESTISSEMENT
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